Les classes préparatoires économiques et commerciales se sont délestées de leur image trop "galère" et trop "fric". Aujourd’hui véritables partenaires des grandes écoles de management, elles recommencent à séduire.
Retour en force
En 2006-2007, le nombre d’élèves inscrits en classe préparatoire économique et commerciale a augmenté de près de 6 %. La "prépa HEC" attire à nouveau. Elle n’est plus perçue comme une galère de deux ans, ni comme un repère de jeunes loups aux dents longues. En outre, les blocages qui ont perturbé les universités ces deux dernières années ont pu inciter nombre de lycéens à préférer la prépa à la fac.
"Aujourd’hui, le milieu des classes préparatoires semble apaisé, constate Jean-Pierre Helfer, directeur général du groupe Audencia Nantes, dont l’équipe visite une quarantaine de classes préparatoires par an. La pérennité du modèle de la grande école précédée de deux années de classe préparatoire, un moment menacé, est renouvelée." Le nouvel afflux des bacheliers vers la prépa HEC aura certainement pour effet d’accroître la sélectivité à l’entrée des meilleures écoles lors des prochains concours. Une raison supplémentaire de ne pas se tromper de prépa !
Prépas commerciales, option scientifique
C’est chaque année un peu plus vrai : pour entrer dans l’une des meilleures ESC (école supérieure de commerce), mieux vaut être inscrit dans un lycée parisien ou en région parisienne. Seule exception provinciale du "top ten" pour l’option scientifique : Sainte-Marie, à Lyon, qui, depuis 2004 où elle occupait la dix-septième place, a gravi régulièrement les échelons. Parmi ce groupe des prépas les plus performantes de France, une majorité, désormais, sont des privées, hors-contrat ou sous contrat avec l’État. Seuls quatre établissements publics figurent parmi les dix meilleurs.
Le trio de tête chamboulé
Le leader, Ipésup, reste inchangé depuis trois ans. Mais ses challengers directs ne sont plus les mêmes. L’institution Saint-Jean, à Douai, qui était seconde depuis deux ans, perd neuf places (avec, quand même, 73,8 % d’intégrés à nos écoles…). De même, le lycée Saint-Louis occupe enfin le troisième rang, délogeant "Ginette" (Sainte-Geneviève, à Versailles) de sa place habituelle.
Ce sont les lycées Stanislas, à Paris, et Champollion, à Grenoble, qui effectuent les plus belles percées en gagnant plus de dix rangs chacun. Le lycée Ozenne, à Toulouse, qui enregistre de bien meilleurs résultats sur l’option économique, et le lycée Lavoisier, à Paris, décrochent et se placent légèrement en deçà de la moyenne nationale… Les lycées qui intègrent en valeur absolue le plus grand nombre d’élèves sont les lycées Stanislas, dont la promotion compte 71 élèves, Sainte-Geneviève (promo de 78 élèves), Janson-de-Sailly (promo de 82 élèves) et Pierre de Fermat (promo de 77 élèves).
Le vivier des Parisiennes
Si l’on considère les affectations dans les seules Parisiennes (HEC, ESSEC, ESCP-EAP), le classement s’en trouve modifié. Ipésup reste en tête et place 95 % de sa promotion dans ces prestigieuses écoles ! Les établissements qui y mènent le plus sûrement sont ensuite, et dans l’ordre, Louis-le-Grand (77 % d’intégrés), Saint-Louis (70,5 %), Sainte-Geneviève, Henri-IV, Marcelin-Berthelot, Janson-de-Sailly, Saint-Jean, à Douai, Sainte-Marie, à Lyon, et Prépacom, à Paris. Ipésup, Louis-le-Grand, Saint-Louis, Sainte-Geneviève, Henri-IV et Janson-de-Sailly mènent majoritairement à HEC, tandis que Marcelin-Berthelot, à Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Jean, à Douai, et Sainte-Marie, à Lyon, sont les pépinières de l’ESCP-EAP. Enfin, Stanislas, à Paris, et le lycée du Parc, à Lyon, placent une majorité de leurs élèves à l’ESSEC. Signalons par ailleurs que le lycée Descartes, à Rabat au Maroc (absent de notre tableau en raison de sa localisation), a vu plus de 36 % de sa promotion rejoindre l’une des trois Parisiennes.
Prépas commerciales, option scientifique, intégration 2007 à Audencia, EDHEC, EM Lyon, ESCP-EAP, ESSEC, HEC |
Établissement | Effectifs | Intégrés |
1. Ipésup, Paris | 39 | 97,4 % |
2. Sainte-Marie, Lyon | 32 | 93,8 % |
3. Saint-Louis, Paris | 44 | 88,6 % |
4. Stanislas, Paris | 71 | 85,9 % |
5. Marcelin-Berthelot, Saint-Maur-des-Fossés | 37 | 83,8 % |
6. Louis-le-Grand, Paris | 43 | 81,4 % |
7. Sainte-Geneviève, Versailles | 78 | 80,8 % |
8. Notre-Dame-du-Grandchamp, Versailles | 48 | 79,2 % |
9. Intégrale, Paris | 23 | 78,3 % |
10. Janson-de-Sailly, Paris | 82 | 75,6 % |
11. Saint-Jean, Douai | 42 | 73,8 % |
12. Prépacom, Paris | 39 | 69,2 % |
13. Henri-IV, Paris | 45 | 68,9 % |
14. Pierre-de-Fermat, Toulouse | 77 | 68,8 % |
15. Hoche, Versailles | 38 | 65,8 % |
16. Le Parc, Lyon | 84 | 65,5 % |
17. Chateaubriand, Rennes | 45 | 64,4 % |
18. Lakanal, Sceaux | 48 | 60,4 % |
19. Carnot, Paris | 63 | 60,3 % |
20. Michelet, Vanves | 25 | 60,0 % |
21. Saint-Jean-de-Passy, Paris | 61 | 55,7 % |
22. Thiers, Marseille | 36 | 55,6 % |
23. Chaptal, Paris | 48 | 52,1 % |
24. Chartreux, Lyon | 28 | 46,4 % |
25. Masséna, Nice | 69 | 44,9 % |
26. Champollion, Grenoble | 43 | 44,2 % |
27. Montaigne, Bordeaux | 84 | 40,5 % |
28. Clemenceau, Nantes | 36 | 38,9 % |
29. Kléber, Strasbourg | 85 | 37,6 % |
30. Joffre, Montpellier | 35 | 37,1 % |
31. Saint-Paul, Lille | 31 | 35,5 % |
Moyenne nationale | | 35,3 % |